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Audouin DOLLFUS
 
Né à Paris le 12 novembre 1924, Audouin Dollfus est un astronome et physicien français, spécialiste du système solaire, il est aussi le fils de l'astronome et aéronaute Charles Dollfus.

"Ma première observation de la planète Mars dans une lunette astronomique, en 1941, compte parmi mes souvenirs forts."
Extrait de 50 ans d'Astronomie (A. Dollfus) : "Pour la première fois de ma vie, le 14 juillet 1941à 20 heures TU, j'observai la planète Mars "avec une grand lunette". C'était, en compagnie de Jean Dragesco, avec la lunette de la rue Serpente dont l'objectif mesurait 153 mm de diamètre ! Le grossissement me parut énorme ; il atteignait 200. Je fus émerveillé. En écrivant ces lignes 50 ans plus tard, je conserve comme gravée dans mon champ de vision cette première image du disque de Mars, ciselé de fins détails, ce 14 juillet 1941."

À partir de 1946, il travailla comme astronome à la section astrophysique de l'observatoire de Meudon. Une grande partie de ses travaux a été effectuée à l'observatoire du Pic du Midi où il succéda à Bernard Lyot. Sa méthode préférée de recherche est l'utilisation de la polarisation de la lumière. En utilisant la polarisation de la lumière, il est possible de détecter une atmosphère autour d'une planète ou d'un satellite naturel.
En 1950, on pensait que la planète Mercure, à cause de sa petite taille, avait probablement perdu son atmosphère, par l'échappement dans l'espace des molécules la composant. Dollfus annonça qu'il avait détecté une très faible atmosphère à partir des mesures de polarisation menées à l'observatoire du Pic-du-Midi dans les Pyrénées françaises.
A. Dollfus est détenteur de plusieurs records mondiaux en ballon, dont le premier vol stratosphérique en France pour étudier Mars de façon détaillée.

"J’aime bien la petite nacelle étanche surmontée d’un télescope, que j’avais conçue et utilisé pour faire des observations astronomiques en ballon en 1959."

La cabine d'observation astronomique d'Audouin Dollfus a été construite entre 1957 et 1958. Il s'agit d'une sphère d'aluminium de 1,2 mm d'épaisseur, très légère (42 kg), recouverte de polystyrène mousse de 2 cm d'épaisseur. Son diamètre est de 1,80 m. A son sommet, un télescope Cassegrain de 50 cm de diamètre est installé. La masse totale de l'ensemble est de seulement 105 kg.

Pour sa construction, Audouin Dollfus bénéficia notamment du soutien des ingénieurs de "l'Aluminium français", du Centre technique de l'aluminium et de l'observatoire de Meudon. Pour les essais à vide et à froid, il fit appel au Centre d'essai des moteurs et hélice, sous le contrôle de médecins et techniciens du Centre d'études de recherche en médecine aéronautique.

Cabine exposée au Musée de l'Air et de l'Espace

Audoin Dollfus (dans la cabine) avec
son père Charles, au départ de l'ascension stratosphérique le
22 avril 1959
Le vol était à l'origine destiné à déceler de la vapeur d'eau dans l'atmosphère de Mars. Il était prévu pour le mois de décembre 1958 mais fut repoussé du fait de vents très forts.

Le 22 avril 1959 se présenta favorablement, aussi bien pour les conditions météorologiques que pour les conditions astronomiques, l'observation de Vénus remplaçant celle de Mars.

Pour la préparation de l'envol sur la base de Villacoublay, un soutien était cette fois apporté par le Génie de l'Air et la Météorologie nationale.

Pas moins de 34 personnes et notamment l'aéronaute Charles Dollfus, père d'Audouin, furent réquisitionnées pour le gonflement des ballons à l'hydrogène. L'opération dura 3 heures.

L'astronome aéronaute et son singulier aéronef s'envolèrent à 20h10, attachés à une colonne de 104 petits ballonsen caoutchouc assemblés par grappes de 3, dressée sur près de 500 m.

La cabine atteint l'altitude de 14 000 m en un peu plus de 2 heures.

Elle permit au savant aventurier d'effectuer des observations de l'atmosphère terrestre et de la Lune. Elle retrouva le sol près de Prémery, dans la Nièvre, un peu plus de 5 heures après son décollage, à 1h16 du matin. Le retour s'était effectué en larguant quelques ballons à l'aide d'un dispositif radio-électrique, les ballons restants faisant office de parachute.

La cabine d'Audouin Dollfus a été restaurée lors du premier trimestre 2002 par les ateliers de restauration du Musée de l'Air et de l'Espace où elle est aujourd'hui exposée.
 
L'astéroïde 2451 Dollfusa été nommé en son honneur.
En 1966, Dollfus découvrit Janus, une petite lune de Saturne. Cet infatigable explorateur du Système solaire est actuellement astronome honoraire à l'Observatoire de Paris-Meudon et Président de l'observatoire de Triel.
Audouin Dollfus est aussi président de l’Association pour le Centre Européen des Ballons et des Dirigeables et il est aujourd’hui le meilleur ambassadeur du futur musée meudonnais de l’aérostation.

"Mon père était aéronaute et conservateur du Musée de l’air de Chalais-Meudon. J’ai passé mon enfance à m’amuser parmi les ballons, les montgolfières et à monter dans la nacelle du dirigeable « La France ». J’ai même traversé Paris pour mon premier vol en ballon. "

Dollfus a eu l’idée de réutiliser ce hangar lors du bicentenaire du premier vol en ballon, en 1983.

"Il existe un matériel considérable qui reste dans les réserves du Bourget. Inexploitées, des pièces essentielles sont ignorées du public. Plus qu’un musée, ce sera un véritable centre européen présentant ballons, montgolfières et dirigeables, avec des activités en plein air, des structures gonflables, des ateliers de construction et des attractions… Il y aura aussi des galeries qui présenteront l’histoire des ballons, leurs applications sportives, militaires, scientifiques et bien sûr les projets d’avenir"